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Fenaison "Mon groupe de fauche de 9,5 m pèse moins d'une tonne"

Olivier Deslandes est satisfait par sa faucheuse à sections. Elle est légère et assure une coupe nette des plantes, favorable à leur bonne repousse.

Olivier Deslandes a réglé ses problèmes de compaction de prairies grâce à l’utilisation d’une faucheuse à sections que son tracteur de 120 ch peut emmener.

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Ces dernières décennies, les faucheuses rotatives (à assiettes ou tambours) ont largement remplacé les anciennes faucheuses à sections. Mais ces dernières connaissent un regain d’intérêt. Olivier Deslandes est éleveur laitier à Crédin, dans le Morbihan. En 2021, après une conversion bio et l’évolution de sa ferme vers un système herbager, il a investi dans une faucheuse à sections frontale en papillon de la marque autrichienne BB-Umwelttechnik. Ses 110 vaches laitières sont nourries à partir de 65 ha de pâtures accessibles, de 40 ha de prairies de fauche et de 10 ha de maïs épi.

Trois doubles lames

La machine est composée de trois doubles lames. Celle située au centre travaille sur 3,10 m de largeur, tandis que les deux autres mesurent 3,35 m. Elles se recouvrent sur quelques centimètres, la largeur totale de fauche étant de 9,5 m.

© Gildas Baron/GFA - Les lamiers sont au nombre de trois et comptent chacun deux lames mobiles. La largeur totale de travail est de 9,5 m, avec un bonne visibilité sur l'ensemble.

Chacune des six lames est animée par un petit moteur hydraulique à un rythme de 900 à 1 200 tr/min. Le circuit d’huile du tracteur alimente une prise de force qui pilote l’ensemble de l’hydraulique de la machine. Un refroidisseur d’huile assure un fonctionnement optimal de l’engin même lorsque les journées sont longues et chaudes.

Légèreté et autonomie

C’est avant tout une problématique agronomique qui a mené Olivier à l’achat de cette faucheuse. « Mon exploitation est située sur des terres régulières de limons fins au potentiel de tassement élevé, expose l’éleveur. Pour les gros chantiers, je faisais appel à l’ETA et son groupe de fauche de 9 m, avec un tracteur de plus de 200 ch. Il en résultait un tassement presque équivalent au passage de la tonne à lisier, il fallait changer pour préserver mon sol. »

D’un côté, l’entreprise s’est équipée d’un système d’épandage sans tonne. De l’autre, Olivier s’est tourné vers cette faucheuse. Par sa conception, elle est beaucoup plus légère qu’un modèle rotatif. « Elle ne pèse que 920 kg, pour une largeur de travail de 9,50 m, souligne le breton. Et la consommation est faible. J’utilise mon tracteur de 120 ch à 1 500 tr/min, à une vitesse de 8 à 10 km/h ». Il gagne aussi en autonomie, car il disposait auparavant d’une faucheuse de 3 m, et devait donc faire appel à l’ETA régulièrement.

Meilleure repousse

Après une saison complète d’utilisation, et 200 ha fauchés, la machine satisfait largement Olivier. « La repousse est meilleure. La coupe est nette et franche, la végétation est moins meurtrie par la fauche et elle repousse immédiatement. » Cette manière de couper les herbes et légumineuses réduit aussi le risque d’égrènement.

La coupe est réglée au moyen de patins placés sous les lamiers. Ils garantissent un suivi du terrain et une fauche homogène. Selon la position dans laquelle ils sont réglés, il est possible de faucher à une hauteur de 4 à 10 cm.

© Gildas Baron/GFA - La hauteur de fauche est réglée grâce à des patins.

Beaucoup d’entretien

Cet outil présente néanmoins quelques contraintes en termes d’entretien. Il y a l’affûtage des lames qui doit être fait régulièrement. « J’ai deux jeux complets de lames, avec l'un d'eux affûté d’avance au cas où je dois changer en pleine journée de fauche, explique Olivier. Quand il est temps d’en changer, la coupe est mauvaise et il y a des risques de bourrage sur des légumineuses développées. » Il faut compter une vingtaine de minutes pour démonter et remonter le tout.

Pour l’affûtage, Olivier compte deux heures pour un jeu complet. Il effectue cette tâche au moyen d'un guide fourni par le constructeur, dont les butées sont spécifiquement réglées. Chaque jeu de lames est affûté en moyenne tous les 40 ha pour Olivier. « J’ai la chance d’avoir des terres peu caillouteuses, relativise-t-il. J’ai un collègue dans le sud du département pour qui l’affûtage se fait tous les 20 ha. »

© Gildas Baron/GFA - Un guide d'affutage est fourni par le constructeur. Le support et les butées sont réglées spécifiquement pour que cette tâche soit facile à faire.

Il faut aussi effectuer un graissage toutes les quatre heures de travail. Et la machine comprend vingt-quatre graisseurs « la pompe à graisse électrique n’est pas un luxe » sourit Olivier.

© Gildas Baron/GFA - Des petits moteurs hydrauliques animent les lames. Ces pièces demandent un graissage régulier.

L’autre bémol que pointe l’éleveur, c’est le prix. « Il faut compter environ 50 000 € en comptant la machine, les deux jeux de lames et le guide d’affûtage. » Il nuance cependant cet investissement car il n’a pas eu besoin d’acheter un tracteur plus puissant, et que cette manière de faucher s’avère économe en GNR, tout en préservant son sol, ce qui est inestimable.

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